Quelle place accordée aux Special Teams ?

C’est peut-être une question simple, mais une question mène néanmoins à une réponse nuancée. Offense, défense et special teams sont les trois phases de jeu du football américain ; certes, mais y-a-t-il un équilibre véritable entre les trois. En tant que coach, devez-vous consacrer un tiers de votre temps d’entrainement aux special teams ? Quoi qu’on entende de l’importance de cette phase de jeu, la réponse est résolument NON.

Sur un entrainement qui dure 100 minutes, je ne me verrai jamais passer 30 minutes sur les special teams. Alors combien de temps ? Encore un fois, la réponse n’est pas simple, mais voici quelques pistes. Commençons avec un échantillon provenant de la division 1AA NCAA. Le nombre moyen de jeux offensifs sur les 130 équipes était de 72. Oklahoma n’a fait que 2.2 punts par match. La pire équipe (au niveau du nombre de punts) en a fait 7.5 par match. Par contre, et c’est là où ça devient intéressant, Oklahoma était classé 105ième sur 130 équipes au niveau du nombre de jeux offensifs par match avec une moyenne de seulement 67.6 snaps. Mais les Sooners étaient premier au niveau du nombre de points marqués par match (48.4) et également premier au niveau des yards gagnés par match (570.4 yards en moyenne). Ces résultats sont le reflet d’une attaque explosive qui traversait souvent le terrain en quelques actions. Traditionnellement, on accorde une importance maximale à l’unité Punt. Mais pour Oklahoma, serait-ce logique ? Peut-être c’est l’unité Kick-Off qui prime ?  

Oklahoma Sooners - Kick off

Plus proche de chez nous, sur 12 matchs, en 2018 les Geneva Seahawks ont participé à 1697 snaps (offense, défense, special teams) en 12 matchs pour une moyenne de 141 snaps par match. 18.9% de tous ces snaps impliquait une unité spéciale, soit 26.7 jeux par match. Faut-il alors consacrer 20% du temps d’entrainement aux unités spéciales ? Cette option ne serait pas fausse comme point de départ mais on va quand même nuancer notre approche grâce à une considération : le rapport risque/rendement.

Si, en tant que coach, je décide de consacrer « 0 » minutes à l’unité de punt return en laissant la défense sur le terrain et en laissant rouler la balle, que risquons-nous ? Nous ne risquons rien, nous éliminons presque toutes les possibilités de feinte de la part de nos adversaires. Qu’allons-nous perdre ?  Nous perdons des yards potentiellement gagnés en retour de punt ; mais, avons-nous un joueur suffisamment performant sur les retours de punts pour justifier un investissement à cet égard ET est-ce que les punts que nous voyons se prêtent à la schématisation des retours (des punts erratiques ne s’y prêtent pas !).

Assez dit ! A vous de réfléchir sur ces paramètres pour établir votre niveau d’investissement.

 

Dans un prochain article, nous allons regarder l’unité PUNT : considérations générales, schémas de protection et de couverture.