Qu’est-ce qu’un bon coach ? (Opinion)

Tous les vrais partisans de sport possèdent malheureusement un même défaut : le réflexe viscéral de se substituer à l’entraineur. Quel métier au monde (entraineur NFL) exige une décision importante toute les 30 secondes devant 70 000 critiques (et quelques millions de plus qui regardent à la télévision) ? Et des critiques qui croient connaître le sujet autant que l’expert !

Pour le spectateur lambda de la NFL, la qualité de l’entraineur se résume presque toujours à la performance de l’équipe. Les facteurs atténuants ne sont que rarement pris en comptes. Pire, au football universitaire, certaines communautés place la barre tellement haut que les attentes n’ont presque plus de sens et que le travail de l’entraineur devienne carrément un exercice casse-gueule. Gérer un programme de football américain au niveau NFL ou au niveau NCAA est très similaire à la gestion d’une entreprise - beaucoup de facteurs rentrent en ligne de compte et le défi est très complexe. L’environnement peut même jouer un rôle déterminant dans le résultat : si vous regardez les meilleures équipes universitaires sur les 40 dernières années, vous verrez que ce sont souvent les mêmes qui se retrouvent en haut du classement, quel que soit l’entraineur. Bear Bryant, le légendaire coach avait l’habitude de dire : « success is 90% equipment and 10% coaching » ce qui veut dire que le succès dépend à 90% sur la qualité des joueurs et que 10% sur l’impact du coaching et il a surement raison. C’est d’ailleurs pourquoi les programmes universitaires investissent tellement dans leurs installations sportives - pour attirer les meilleurs athlètes. On peut bien répéter que c’est un sport d’équipe mais il serait difficile d’imaginer les New England Patriots gagner cinq Super Bowls sans Tom Brady. La recette parfaite du succès reste toujours un mystère.

Alors quelle conclusion ? Chose certaine, évaluer un entraineur dépend beaucoup du contexte : on ne peut utiliser les mêmes critères pour évaluer le travail d’un entraineur NFL qu’un entraineur d’enfants. Du point de vu d’une association sportive, quels sont donc les qualités à rechercher et à développer chez nos entraineurs ?

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L’entraineur doit avant tout être au service des jeunes qu’il entraine ; on ne le répète jamais assez souvent : l’athlète doit être au centre de toute expérience sportive ! C’est à l’entraineur de créer un environnement propice à l’apprentissage - un environnement où la confiance règne. L’entraineur doit transmettre des valeurs positives à travers l’expérience collective : respect d’autrui, responsabilité, générosité, assiduité, travail (investissement), abnégation, etc. 

Un bon entraineur est un éducateur qui a pour but le développement des jeunes à travers la pratique du sport.

https://www.swissmadecoaching.com/news-feed/2015/11/2/tre-entraineur-cest-tre-enseignant

Pour faciliter ce développement, l’entraineur doit tout faire pour créer un environnement sain qui met les jeunes en confiance et qui les aide à atteindre leur plein potentiel. Les relations personnelles doivent être privilégiées tout en valorisant le projet collectif. Tous les acteurs doivent se mettre au service de l’équipe et c’est seulement à travers elle que l’individu puisse briller !

Enfin, la connaissance est bien sûr un élément essentiel à un bon coach : il doit maitriser un minimum les fondamentaux de la pratique et savoir les communiquer simplement. De plus, parce que nous parlons d’un sport de contact, une emphase importante sur des techniques sécuritaires est essentiel. Il n’y a pas de place pour les coachs « cowboys » !